On l’avoue, on vous parle beaucoup de moustique tigre. Mais pourtant, ce n’est pas la seule espèce qu’on trouve en France. Le Culex pipiens ou le moustique commun est le plus dominant en France Métropolitaine. Il n’est pas très sélectif en ce qui est de sa cible : il peut se satisfaire de sang humain ou animal. Saurez-vous le reconnaître ? Comment différencier le moustique tigre et est-il vraiment inoffensif ? Comment se protéger efficacement ? On vous dit tout dans cet article.
Comment reconnaître un moustique commun ?
Le Culex est sans aucun doute l’espèce de moustique la plus reconnaissable. Sa taille va de 4 à 10 cm suivant son âge. Son corps est brun avec quelques rayures dorées au niveau des pattes et de du thorax. On peut dire que question rapidité, le culex n’est pas au top. Il vole lentement (entre 1,6 et 2,4 km/h, soit moins vite qu’un homme qui marche). Lorsqu’il gambade chez vous, ne va pas très loin, il se fatigue assez rapidement et donc, se fait plus facilement aplatir. Mais pour compenser, ce petit malin vole silencieusement, le rendant ainsi difficile à repérer.
Les mâles ne vivent généralement qu’entre 2 à 3 semaines tandis que les femelles (celles qui piquent !) peuvent vivre jusqu’à un ou deux mois (quel manque de bol !).
Quelles différences entre le moustique commun et le moustique tigre ?
Déjà, la corpulence n’est vraiment pas la même. Le moustique tigre est beaucoup plus petit puisqu’il ne mesure qu’entre 0,5 à 2mm. Le moustique tigre est doté d’un corps noir parsemé de rayures blanches et de deux ailes noires tandis que le moustique commun est brun avec des ailes transparentes.
Si le moustique commun n’est pas un as de la course, le moustique tigre l’est encore moins. En plus, si le moustique commun peut parcourir jusqu’à 5 km pour trouver le fameux repas de sang et trouver un nouvel endroit pour pondre, le moustique tigre ne se contente que des 100 m autour du lieu de ponte.
Question nuisance sonore, il y a une grande différence. On sait que le moustique commun préfère rester discret. Le moustique tigre, par contre, est une vraie torture pour les oreilles. En plus, le moustique commun sévit à la tombée de la nuit jusqu’au petit matin. Eh oui, c’est lui qui vous empêche de dormir la nuit avec ses bourdonnements incessants et qui semble être à quelques cm de vous mais que vous n’arrivez pas à attraper. Le moustique tigre, quant à lui, préfère vous embêter pendant vos promenades en journée mais aussi au crépuscule et à l’aube.
Autre point important : le moustique Aedes est un moustique citadin tandis que le culex se sent bien en ville comme à la campagne. Et il faut aussi savoir que le moustique commun est une espèce autochtone tandis que le moustique tigre est originaire de l’Asie et recouvre aujourd’hui 64 départements français.
Le moustique commun est bien là en hiver
Lorsque les températures commencent à chuter, on peut souffler parce que le moustique tigre n’est pas là. Mais le moustique commun, lui, peut très bien y survivre. Il était d’ailleurs là pour les fêtes de fin d’année et même après. Comment est-ce possible ?
Normalement, les moustiques entrent en diapause pendant l’hiver. C’est-à-dire que leurs métabolismes se mettent sur pause en attendant que les températures leur soient plus clémentes. Mais aujourd’hui, avec le réchauffement climatique, les hivers sont de plus en plus doux, rendant la vie plus facile aux moustiques.
Mais outre le réchauffement climatique, le moustique commun a trouvé un autre moyen de survivre en hiver. Il a réussi à se dégoter un endroit chaud où il peut continuer son développement en plein hiver : chez vous. Eh oui, il y de l’eau stagnante à proximité, les températures sont idéales pour que les œufs éclosent et surtout, il y un buffet de sang à volonté. Il ne faut pas vous étonner de voir ou d’entendre des moustiques chez vous, même en hiver.
Les maladies dans tout ça ?
Lorsqu’on parle de moustiques, on pense tout de suite aux maladies arboviroses. Le moustique tigre qui gagne de plus en plus de terrain en France est responsable de la transmission de la dengue, du chikungunya et du zika qui est dangereuse pour les femmes enceintes et les fœtus. Mais heureusement, il n’y a que le moustique tigre qui peut véhiculer ces maladies.
Mais ce n’est pas parce que le moustique commun ne transmet ni le zika, ni la dengue ni le chikungunya qu’il est inoffensif. Le petit Culex est le principal vecteur du virus du Nil occidental ou le West Nile virus. C’est un virus incubé par les oiseaux migrateurs. Les moustiques communs qui piquent ces volatiles deviennent malgré eux des vecteurs de la maladie. Le virus peut se transmettre aux hommes comme aux animaux. Quelque 25 cas autochtones humains ont été déclarés en 2018 sur les côtes méditerranéennes françaises. On parle d’ailleurs de cette maladie dans cet article.
Un moustique résistant aux insecticides
Les insecticides figurent parmi les antimoustiques les plus utilisés dans le monde. Et pourtant, ils deviennent de moins en moins efficaces sur les moustiques, d’après cette étude. Elle montre que le Culex pipiens a développé au fil des années une résistance aux insecticides comme les pyréthrinoïdes, aux organophosphorés, au DDT, etc.
Contrairement aux huiles essentielles, aux lotions anti-moustiques etc, ce ne sont pas de simples répulsifs. Cette étude s’est concentrée sur les insecticides organophosphorés. Ils inhibent l’action de l’acétylcholinestérase (AChE 1) qui est une enzyme nécessaire dans l’hydrolyse de l’acétylcholine (un neurotransmetteur qui joue un rôle important dans la transmission nerveuse au niveau des synapses. L’influx nerveux est donc prolongé, conduisant ainsi à la mort du moustique. Il faut aussi savoir que ce ne sont pas tous les moustiques qui sont dotés de cette résistance. Ce sont les moustiques qui vivent longtemps dans un environnement toxique pour eux comme dans les champs etc.
Toute cette résistance est une histoire de gênes, plus précisément le gène ace-1. C’est sur ce gène qu’agissent les insecticides organophosphorés et c’est aussi celui-ci qui produit l’AChE1. Mais lorsque l’AChE1 est muté, les insecticides ne l’inhibent plus comme ils le devraient. L’influx nerveux continue donc son chemin, bien que la transmission du signal ne soit pas optimale.
Mais attention, cette faculté de résister aux insecticides coûte cher en énergie à nos amis diptères. Lorsqu’ils sont placés dans un environnement dépourvu d’insecticide, ces moustiques mutants vivent beaucoup moins que les autres. Pourquoi ? Parce qu’ils ne sont plus assez rapides pour échapper aux prédateurs ou leur système immunitaire n’est plus apte à se protéger des bactéries telles que le Wolbachia.
Et malgré ces recherches, la majeure partie des insecticides qui existent aujourd’hui sur le marché ne ciblent que l’AChE1. Il ne faut donc pas s’étonner qu’ils soient de moins en moins efficaces chez les moustiques. Il faudra attendre une nouvelle génération d’insecticides, mais en attendant, mieux vaut se tourner vers d’autres méthodes de protection.
Comment mieux se protéger du moustique commun ?
Le meilleur moyen de se protéger des moustiques reste aujourd’hui la moustiquaire. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de produits chimiques. Il ne faut pas oublier que les insecticides sont avant tout un concentré de molécules chimiques dont la nocivité pour l’homme est encore à étudier. En plus, qu’il s’agisse de moustique commun ou de moustique tigre, personne ne passera à travers les mailles.
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Bref, le moustique commun est certes le plus inoffensif mais c’est aussi le plus collant comme il répond présent toute l’année. Inoffensif ? L’est-il vraiment ? Apparemment non avec le virus du nil occidental qui commence à prendre du terrain. Et ce petit malin a appris à résister aux insecticides. Misez donc sur une protection saine et efficace : la moustiquaire Tranquilisafe.